La première pierre avait été posée en 2017, les équipements réceptionnés en 2019, les premiers lots fabriqués en avril 2023. C’est dire si le processus de construction d’une nouvelle ligne de production de vaccin est long et affaire sérieuse.

C’est dire aussi la satisfaction des dirigeants de Sanofi d’inaugurer enfin le bâtiment B52, de 8 700 m2. Il remplacera, à terme, un autre bâtiment de 4 500 m2.

Grâce à cette extension, Sanofi peut augmenter la capacité de production de 40%. « Ce site est le plus important d’Europe pour la production de vaccins contre la grippe, a rappelé le directeur du site Henri Lanfry. Ils sont destinés à la France et au monde. »

Le site fabriquerait 150 millions de doses, soit 60% de la production mondiale de Sanofi, pour combattre cette maladie. Le groupe a investi 200 M€ dans cette nouvelle unité. Pour le moment, la production se fait sur les deux bâtiments, l’ancien et le nouveau. Le basculement total est prévu pour avril 2024. Depuis 10 ans, Sanofi a investi 600 M€ sur le site de Val-de-Reuil, qui emploie 2 200 collaborateurs.

50 M€ pour la relocalisation

« Sanofi a fait le choix de la France pour développer un outil de production à la pointe de la technologie et qui répond aux enjeux environnementaux, se réjouit Audrey Derveloy, présidente de Sanofi France. La France compte 16 sites de production, qui représentent un levier essentiel pour notre souveraineté sanitaire. »

C’est en effet en France que Sanofi investit 50 M€ pour la relocalisation de plusieurs étapes de fabrication du vaccin contre la grippe hautement dosé Efluelda, destiné aux plus de 65 ans.

Le site de Val-de-Reuil a démarré cette année sa mise en seringue, le contrôle qualité et le conditionnement. « D’ici 3 ans, toutes les doses Efluelda pour le marché européen seront conditionnées en France. Sanofi veut protéger toutes les générations, depuis les nouveaux nés jusqu’aux seniors » souligne Thomas Triomphe, vice-président exécutif vaccins.

Une production plus verte

Les investissements de Sanofi répondent aussi aux enjeux environnementaux. Les nouvelles lignes de conditionnement, à Val-de-Reuil et sur les autres sites, contribuent à supprimer le plastique du packaging des vaccins d’ici à 2027. « Grâce à la Compact box, un nouveau type de packaging sans plastique, nous diminuons de 50% le nombre de palettes à transporter et évitons le rejet de 7 000 tonnes d’équivalent carbone par an » fait remarquer Brendan O’Callaghan, vice-président exécutif manufacturing et supply.

Le nouveau bâtiment B52 est aussi équipé de 6 déshydratateurs pour recycler les coquilles et jaunes des œufs utilisés dans le processus de production des antigènes. Leur méthanisation sert à chauffer les équipements publics.

« Vous êtes ici, sur l’Agglomération Seine-Eure, sur une terre d’industrie. Par votre présence, vous participez à l’écosystème de l’industrie pharmaceutique du territoire, qui, en 25 ans, est passé de 2 000 personnes à 10 000 aujourd’hui, a rappelé Bernard Leroy. En plus de votre ancrage territorial fort, vous prenez une part active dans la décarbonation de votre industrie. Bravo ! »

Comment est fabriqué le vaccin contre le grippe

Pour la production de son vaccin antigrippal, Sanofi utilise 650 000 œufs par jour provenant de centaines de fermes françaises. Le virus est introduit dans l’œuf, qui passe ensuite en chambre d’incubation.

Quand le virus s’est suffisamment développé, les techniciens récoltent le blanc. Le liquide passe par des phases de clarification, lavage, concentration du virus, fragmentation, inactivation du virus, filtration et préparation de la solution.

L’OMS informe deux fois dans l’année (en février pour l’hémisphère nord et en septembre pour le sud) les souches qui devront composer le vaccin pour combattre la grippe saisonnière. Ces souches sont connues en février, la production est lancée en avril pour pouvoir livrer les pharmacies en septembre-octobre.