Patrimoine
Le Bailliage de Pont-de-l’Arche soutenu par la Mission Stéphane Bern
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Depuis lundi 4 septembre, 5 millions de tickets Mission Patrimoine sont en vente dans les 30 000 points de vente Française des Jeux, en France, durant 3 mois. Les premiers tickets, vendus 15 €, ont été achetés et grattés au bar La Civette, à Pont-de-l’Arche, par la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak, Stéphane Bern, chargé de la Mission Patrimoine depuis 2018, Stéphane Pallez, PDG de FDJ et Bernard Leroy, président de l’Agglo Seine-Eure, sous le regard attentif de Célia Verot, directrice de la Fondation du patrimoine, de Richard Jacquet et les élus locaux. 12% du prix du ticket Mission Patrimoine seront reversés par l’Etat à la Fondation du patrimoine pour aider à la restauration de 118 projets lauréats 2023 de la Mission Bern dont 100 sites départementaux.
Parmi eux, le Bailliage de Pont-de-l’Arche.
Un patrimoine carcéral rare
La ministre et Stéphane Bern ont été touchés par ce bâtiment du XVIIe siècle qui a eu des fonctions de justice, de prison, mais aussi de mairie. Les graffitis creusés dans ses pierres, les geôles, les lourdes portes, les murs épais, en font un exemple rare du patrimoine carcéral. « Le Bailliage porte les traces de témoignages de détenus depuis plus de 2 siècles. Il est un témoin des périodes noires et des périodes plus heureuses de notre pays. On comprend cette nécessité de préserver cette mémoire et de la transmettre. On comprend aussi l’enjeu de revitaliser ce lieu, en préservant cette histoire mais en lui donnant une nouvelle vie » a souligné Rima Abdul-Malak.
Bientôt, un escape game
C’est tout le projet de l’Agglo Seine-Eure, qui a racheté le bailliage en 2008, après que la ville de Pont-de-l’Arche l’ait préempté 10 ans plus tôt.
Pour réussir la réhabilitation du site, l’Agglo s’appuie sur 3 notions : valoriser le monument historique au cœur de la cité médiévale, lui offrir un nouvel usage et l’inscrire dans une stratégie touristique du territoire. « La nouvelle vocation du bailliage s’appuiera sur le passé judiciaire et carcéral du bailliage, a annoncé Bernard Leroy. Il sera rappelé par des activités autour du jeu avec un escape game, et une expérience immersive. La convivialité sera apportée par la présence d’un bar à jeux, d’un café et de petite restauration. Le concept sera « S’évader au bailliage de Pont-de-l’Arche. »
« Ce projet est d’autant plus intéressant qu’il offre un véritable intérêt touristique sur le parcours de la Seine à Vélo » souligne Richard Jacquet.
Les Français, fidèles soutiens du patrimoine français
Pour l’heure, il faut réhabiliter le site et les finances sont activement recherchées. Sur une enveloppe globale de 4 à 5 M€, l’Agglo apporte, pour la première tranche, 1,2 M€, l’Etat 360 000 €, tout comme la Région. La Mission Patrimoine de Stéphane Bern, relayée par la Fondation du Patrimoine pourrait contribuer à hauteur de 200 000 à 300 000 €.
« C’est en général ce que nous apportons mais tout va dépendre de la mobilisation des Français pour ce Loto du Patrimoine. Chacun est invité à faire un geste, a encouragé Stéphane Bern. Derrière ces pierres, il y a des aventures humaines : celles, passées, du bailli, des détenus et celles, futures, des artisans d’art qui rénoveront ces pierres pour faire perdurer leur histoire. »
Ses premiers remerciements vont aux Français, qui par leur confiance et leur contribution financière, soutiennent la mission Bern dans sa vocation de sauvegarde du patrimoine en péril.
Depuis le lancement de cette mission en 2018, 850 sites ont été sélectionnés (dont 500 sont aujourd’hui sauvés ou en passe de l’être) et 230 M€ ont été levés grâce aux Français, à l’Etat par le biais du ministère de la Culture, à la Fondation du patrimoine et à la Française des Jeux.
« Il existe 4 critères pour qu’un monument soit retenu par la Mission Bern, poursuit le célèbre animateur: ce doit être un patrimoine en danger, un patrimoine valorisé par une 2e vocation, un patrimoine qui a un impact sur le territoire et dont le projet de reconversion est à maturité, avec un plan de financement établi. C’est le cas du Bailliage. »
D’importants travaux de restauration engagés
Depuis avril, l’Agglo Seine-Eure a en effet entamé des travaux d’abord de désamiantage et désormais de restauration du clos-couvert. Les couvertures sont refaites en tuiles plates, la charpente est révisée et les parties endommagées sont remplacées. Les ouvertures d’une partie du bâtiment sont remplacées et les plus anciennes, représentant un intérêt patrimonial sont restaurées et remises en peinture. Sur les façades, les parties altérées en pas de bois sont refaites à neuf et les autres restaurées. Une attention particulière sera apportée à la préservation des graffitis extérieurs. L’intérieur sera restauré en fonction des usages futurs proposés par les porteurs de projet. Ils ont jusqu’au 30 septembre pour déposer leur dossier. Le lauréat sera connu en fin d’année.