Milieux naturels , Travaux
Barrage : Et au milieu coule un fleuve
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C’est le dernier barrage sur la Seine avant la mer. L’un des plus importants aussi. « C’est le plus large (300 m de rive à rive et 210 m à lui seul) et le plus haut (8 m de chute) » rappelle Vianney Bœuf, chef d’unité territoriale chez VNF (Voies Navigables de France).
Datant de 1880, le barrage fait l’objet d’un entretien régulier, mais jamais des travaux de l’ampleur de ceux qui y sont menés depuis 2020 et jusqu’en 2025.
Hervé Morin, président de la Région Normandie, est venu visiter le chantier ce mardi matin, à Amfreville-sous-les-Monts. En compagnie du préfet de Région Pierre-André Durand et du préfet de l’Eure Simon Babre, il a été guidé par Dominique Ritz, directeur territorial bassin de la Seine-Loire aval chez VNF (Voies navigables de France).
5 ans de travaux
Les travaux consistent, par enrochement, à combler les trous du fleuve jusqu’à 20 mètres de profondeur. « Les trous, accentués par le passage des bateaux, peuvent déstabiliser le barrage » explique Stéphanie Peigney-Couderc, directrice adjointe Bassin de la Seine et Loire Aval chez VNF.
Un pont technique est également refait, tranche par tranche. « Nous fonctionnons par passe car le barrage doit garder toutes ses fonctionnalités durant les travaux, poursuit-elle. La passe n°1 a été bouchée par enrochement. Elle l’avait déjà été dans les années 1980 pour concentrer un débit d’eau suffisant au niveau de la centrale hydraulique. Là, nous l’avons complètement sécurisée. »
En 2021, la passe n°2 a été restaurée et en 2022 les passes 2 et 3. A chaque section, les travaux consistent en la pose d’un nouveau tronçon du pont et l’installation des organes de manœuvre, c’est-à-dire les mécanismes qui permettent d’actionner les vannes du barrage.
Tout sera terminé en 2025. Le coût, de 39 M€, est financé pour un tiers chacun par l’Europe, l’Etat et la Région.
La Seine, un axe de développement économique majeur
A travers ce type de travaux, c’est le développement de l’activité fluviale qu’Hervé Morin veut voir. « L’axe Seine redevient un haut lieu stratégique de la réindustrialisation de la France, assure le président de Région. Le transport fluvial, c’est de l’activité économique, de la décarbonation, des économies d’énergie, autant de thèmes fondamentaux aujourd’hui. »
Dans la première région industrielle de France, qui investit dans les énergies de demain (éolien, hydrogène vert), la Seine peut jouer un rôle majeur, en favorisant un transport plus décarboné débouchant sur de grands ports ouverts sur le monde.
Le barrage et les écluses de Poses-Amfreville-sous-les-Monts, c’est
- 300 m de long de rive à rive et 210 m pour le barrage seul (le plus large des 22 barrages sur la Seine)
- 2 écluses de 180 et 141 m de long
- Le passage de bateaux jusqu’à 3,20 m d’enfoncement
- Le passage de 8 000 bateaux/an (marchandises et touristes)
- 6 millions de tonnes de marchandises (céréales, matériaux de construction, conteneurs, colis lourds, logistique urbaine…)
- 1 tonne de pluvial c’est 4 à 5 fois moins de CO2 émis et d’énergie consommée qu’une tonne par la route
- 4 500 T transporté sur un seul bateau = 200 camions