Les habitants se sont déplacés nombreux samedi matin, à l’église St-Vaast de Connelles. Le maire Pierre Mazurier a lancé, avec Yvette Petit-Decroix, déléguée dans l’Eure de la Fondation du patrimoine, la souscription destinée à restaurer le clocher de l’édifice du XIe siècle. L’Agglo Seine-Eure apporte aussi son soutien financier dans cette restauration. Les élus présents (Bernard Leroy, président de l’Agglo Seine-Eure et François Charlier, vice-président, le député Philippe Brun, la sénatrice Nicole Duranton et Patrick Madroux, membre la Fondation du Patrimoine) ont rappelé l’importance de préserver le patrimoine communal et le dynamisme de l’Agglo Seine-Eure dans ce domaine.

Le clocher penché

Dans la salle de la mairie, Frédérique Petit, architecte du patrimoine et maître d’œuvre, a dressé un état des lieux particulièrement intéressant mais alarmant du clocher. Celui-ci penche terriblement et la charpente qui le soutient est malade. « Les fientes acides des pigeons ruinent le bois, précise Frédérique Petit. Des béquilles ont été posées pour éviter que le clocher ne tombe à terre. »

Les abat-sons sont également fatigués et doivent être remplacés. Un défaut de conception a été révélé au niveau des arêtiers. « Le clocher est en bordure de route. Les vents, contre-vents et la circulation automobile font aussi bouger l’ensemble » ajoute l’architecte. « Le clocher va-t-il être redressé ? » lance un habitant dans la salle.  « Non, il restera penché. Nous le consoliderons mais il n’est jamais bon d’exercer des forces inverses » lui répond Frédérique Petit. « J’espère qu’il le restera ! Cela fait 90 ans que je le vois penché ! » lance avec humour une habitante de longue date de la commune. « C’est un peu notre tour de Pise » ajoute une Connelloise.

Trouver 20 000 € pour le paratonnerre

Le chantier débute cette semaine. Il prévoit la restauration intégrale du clocher, le renouvellement de la toiture pour assurer son étanchéité, la restauration de la charpente et de la maçonnerie pour sécuriser la structure du clocher.

« Nous garderons le bois existant au maximum. Avec l’échafaudage, nous pourrons faire un état sanitaire complet de la charpente » informe l’architecte. Les travaux concernent aussi la restauration de la croix et du coq, qui, avant d’être replacé, fera le tour du village et sera béni.

Le montant initial des travaux s’élevait à 387 000 €. « Il était impossible pour la commune de supporter un tel montant. Nous avons donc revu le chantier à la baisse pour l’amener à 290 000 €. Mais nous avons dû faire l’impasse sur la pose d’un paratonnerre car il fallait ajouter encore 20 000 € » regrette Pierre Mazurier.

Les habitants espère qu’une solution pourra être trouvée. Preuve de leur attachement à leur église, beaucoup d’entre eux ont déjà glissé une enveloppe dans l’urne prévue à cet effet.

Pour aider à la restauration du clocher : fondation-patrimoine.org. La Fondation fera parvenir à chaque donateur un reçu fiscal pour la déduction d’impôt (66% des sommes versées).