Sport
Un club inclusif pour mettre du sport dans la vie des personnes handicapées
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Le manque d’offres est le premier frein à la pratique sportive des personnes en situation de handicap. Uniquement 3% de l’ensemble des clubs eurois peuvent accueillir ce public.
Pour y remédier, l’Agglo s’engage dans la création d’un club inclusif, au côté du comité paralympique et sportif français. C’est le seul dans l’Eure.
Mardi 28 mai, éducateurs sportifs et dirigeants de 12 clubs du territoire avaient rendez-vous à l’hôtel d’Agglo, à Louviers. Approche théorique le matin avec Alexane Denis, référente paralympique en Normandie, cours pratique l’après-midi au gymnase Maxime-Marchand. « L’objectif est de dresser un panorama des différents types de handicap, des différents acteurs et de déconstruire les préjugés. Nous expliquons aussi la différence entre sport adapté, handisport et sport santé » présente Alexane Denis.
Le club inclusif donne également des pistes pour intégrer les personnes en situation de handicap, dans des groupes mixtes ou sur des créneaux spécifiques.
« Le but de la journée, c’est de démontrer que ce n’est pas si compliqué d’accueillir des personnes handicapées, d’autant que 80% des handicaps sont invisibles » poursuit Alexane.
Se former pour mieux accueillir
La diversité des disciplines représentées montre en effet que le handicap n’est pas incompatible avec la pratique du canoë-kayak, de l’athlétisme, la boxe, le judo, l’escalade, le fitness ou encore la voile.
Leurs représentants ont d’abord joué au ballon avec des résidents (handicapés mentaux) des Tourelles, à Igoville. Puis, Grégory, Lucas et Farida ont prouvé qu’on pouvait être très sportif même handicapé moteur. Ils pratiquent la boccia (sorte de pétanque avec des balles en cuir), la sarbacane ou encore le foot-fauteuil.
« Nous les pratiquons en club, au Val d’Hazey et participons même à des compétitions » explique Lucas. Mardi, ce sont eux qui donnaient des leçons aux valides. Didier Deneux, président de l’EAL à Louviers, n’en est pas étonné. « Nous accueillons Mathias, un jeune autiste de 20 ans, pour les séances de marche nordique. Quand il ralentit l’allure, nous ralentissons aussi. Sa présence nous incite à nous adapter. C’est formateur pour tout le monde » reconnaît-il.
L’EAL a entamé cette démarche il y a 3 ans et va être labellisée « Accueil Handicap » prochainement. Les membres du club inclusif sont quant à eux formés entre le 28 mai et le 7 juin. Ils seront ensuite accompagnés individuellement par le comité paralympique et sportif entre 4 et 6 mois, pour réaliser un projet d’accueil des personnes en situation de handicap.