Politique de la Ville
Contrat de ville : des actions pour les quartiers prioritaires
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La déambulation menée par Odile Hantz, maire de Gaillon et le sous-préfet Nicolas Lebas s’arrête en plusieurs points des quartiers de Gailloncel, La Verte Bonne et Jardins de Bas.
Les émeutes de juin 2023 ont mis en exergue les fragilités sociales concentrées dans ces quartiers, le parc de logements sociaux vieillissants. Les services de l’Etat ont alors décidé d’établir un nouveau quartier prioritaire, qui vient rejoindre ceux de Louviers (Maison Rouge, Les Acacias-La Londe-Les Oiseaux-Salengro) et de Val-de-Reuil (centre-ville).
Pour chacun d’eux, des projets seront mis en place, qui s’appuient sur un diagnostic réalisé par un cabinet d’études, en lien avec les habitants.
Samba est arrivé du Mali en 1986. Il a grandi à Gaillon. S’il n’attend plus rien pour lui, il voudrait que les choses bougent pour ses enfants. « Avant on avait un terrain de foot. Maintenant on a un city stade (à côté de la maison médicale). Jouer sur du bitume… » semble-t-il regretter.
« Et le parc derrière votre immeuble ? » suggère Odile Hantz. « Il y a beaucoup de crottes de chiens et les enfants hésitent à y aller. » C’est aussi sur ce type de problématiques que le contrat de ville doit aider à trouver des solutions.
Quatre grandes orientations
« Le contrat de ville correspond aux réalités et aux attentes de chacun des territoires, rappelle le sous-préfet Nicolas Lebas. Les axes prioritaires et quatre grandes thématiques ont été définis, qui se déclinent en actions à mettre en place avant 2030. Au total, ce sont 2 M€ par an que l’Etat versera pour accompagner ces projets. »
Les quatre grands axes :
- Le cadre de vie : l’habitat, la tranquillité publique, la sécurité, la transition écologique, l’adaptation au vieillissement
- La qualité de vie : l’accès aux soins et à la santé, une alimentation de qualité, l’accès au sport et à la culture
- L’insertion : l’orientation, l’emploi, l’économie sociale et solidaire, faciliter la mobilité, lutter contre la fracture numérique
- Le pouvoir d’agir : faciliter l’accès au droit, favoriser la participation citoyenne et la démocratie participative.
« Ce contrat de ville est le fruit de la mobilisation de la mairie, du centre social, des écoles, associations et habitants, remercie Odile Hantz. Le salon du livre organisé dans l’école Louise-Michel a réuni 1700 visiteurs. C’est une première très encourageante. L’éducation, l’accès à la culture et au sport est la base de la réussite individuelle et collective. »
Conçu pour être efficace
Au côté de Bernard Leroy, Anne Terlez, vice-présidente à la Politique de la Ville, à l’Agglo, insiste sur le rôle « d’ensemblier » qu’a l’Agglo Seine-Eure. « C’est à partir de l’expertise des habitants et avec tous les partenaires (Etat, Région, Département, Caf, Mission Locale, France Travail, etc) que nous pourrons construire des politiques efficaces. Ce nouveau contrat porte l’ambition de l’Agglo de transformer cette politique d’exception qu’est la politique de la ville, en politique d’inclusion. Ce qui compte c’est que ces quartiers soient intégrés dans un bassin de vie. »
Catherine Duvallet, adjointe en charge de l’éducation et de la jeunesse à Val-de-Reuil voit aussi « une co-construction efficace entre les trois villes. Nous avons essayé de ne pas créer un millefeuilles. A Val-de-Reuil par exemple, le programme de réussite éducative est inclus dans le contrat de ville. On y gagnera en cohérence de fonctionnement et en efficacité. »
François-Xavier Priollaud, représentant la Région, voit pour ces quartiers une ambition triple A : Attention (portée aux habitants), Agilité (agir vite), Action (être dans le concret, l’opérationnel), à laquelle on peut ajouter l’adaptation et l’attractivité. « Ces quartiers font partie d’une ville, résume-t-il. La plus belle réussite serait qu’on oublie qu’ils sont des quartiers et qu’on partage simplement l’espace urbain. »