Max Blumenfeld habite en Floride, mais la distance ne l’a pas arrêté. Jeudi, il avait rendez-vous à la mairie de Pont-de-l’Arche avec le maire Richard Jacquet et Vanina Gasly, responsable du Pôle Archives Seine-Eure.

La raison : transmettre les effets militaires de son grand-père Max Delamare, né et inhumé à Pont-de-l’Arche. Il a entre les mains des médailles, le casque en cuir d’aviateur, un livret avec son emploi du temps de pilote, des lunettes, des jumelles, une casquette, des photos… « J’ai reçu ces effets de ma mère, à son décès en 2021, mais je veux être sûr qu’ils soient correctement conservés. Je le fais en hommage à mon grand-père, à ma mère Micheline et à votre commune, le berceau de leur existence » confie Max Blumenfeld dans un français parfait.

Valoriser l’histoire de la commune

C’est aussi au travers d’objets comme ceux-là que l’on se souvient des individus et que leur esprit est entretenu. « Votre venue, avec ses objets, fait partie des bonnes surprises qu’une mairie peut vivre. Elle permet de comprendre et de valoriser les grandes histoires de la commune » remercie Richard Jacquet, qui, à son tour, a remis la médaille de la ville à Max Blumenfeld.

Soldat dans l’armée de terre, ayant combattu deux fois en Irak et une fois en Afghanistan, le descendant américain connaît les sacrifices de son grand-père. « Son nom n’est pas dissocié de l’Histoire. Il en fait pleinement partie. C’est un exemple de foi, de courage et de détermination » s’accordent à dire Max Blumenfeld et Richard Jacquet.

Un pilote devenu pharmacien

Vanina Gasly a pu apporter quelques précisions sur Max Delamare. Né le 14 novembre 1897 à Pont-de-l’Arche de Célina Jeufroy et Maurice Delamare (pharmacien et maire de la commune de 1912 à 1919 puis de 1924 à 1930), il est incorporé comme soldat au 72^e régiment d’infanterie le 10 août 1916. Blessé par des éclats d’obus aux jambes, à Douaumont le 10 novembre 1917, il intègre l’école d’aviation de Pau le 21 juillet 1918, puis celle de Biscarosse.

A la fin de la guerre, il est promu caporal. Après la guerre, il reste pilote volontaire mais est blessé au cours d’une chute d’avion à Romilly-sur-Seine en septembre 1919. Le 7 juin 1928, il a reçu la médaille militaire au titre des réserves. « Sergent au 34^e régiment d’aviation, 11 ans de service, 3 campagnes, a été blessé. A accompli 4 périodes d’entraînement aérien volontaire » note-t-on dans le journal Officiel du 21 juin 1928.

A sa demande, en septembre 1932, il est rayé du personnel navigant pour pouvoir exercer comme pharmacien. En 1933, il est nommé directeur du service de santé de la 6^e Région, c’est-à-dire l’est de la France. Il s’est, entre-temps, marié avec Suzanne Pottier le 30 avril 1927. « On sait qu’il mesurait 1,65 m, qu’il avait les cheveux châtain clair, des yeux marron, un visage ovale » précise Vanina Gasly.

Décédé le 24 mai 1936 à Rehon (Meurthe-et-Moselle) à l’âge de 39 ans, il repose dans le cimetière de Pont-de-l’Arche, près de ses parents.