Comment se traduit votre volonté de préserver l’environnement dans votre activité de traiteur ?

Frédéric Erisay : D’abord en privilégiant le circuit court pour l’approvisionnement de nos matières premières. La plupart de nos fournisseurs se situent dans un rayon de 100 km. Si nous allons plus loin, c’est pour aller chercher les poissons et fruits de mer dans le Calvados. Nous avons fait le choix aussi de remplacer le saumon par de la truite d’Acquigny dans nos plateaux repas et nous expliquons à nos clients que nous ne pouvons pas proposer de fraisiers ou de courgettes en hiver. Nous luttons également contre le gaspillage alimentaire. Pour cela, nous produisons sur commande pour limiter les pertes liées à une surproduction. Quand il y a des annulations de dernière minute, les repas sont distribués à des associations locales ou mis sur l’application Too good to go. En 2023, 6 000 repas ont été « sauvés » de la destruction.

Vous avez aussi réalisé un gros travail sur la gestion de vos déchets

Nous travaillons avec une entreprise « Le Cercle » qui nous a réalisé des plateaux repas éco-responsables et réutilisables. Il n’y a que la serviette à jeter ! C’était important car nous confectionnons 600 à 1 000 plateaux-repas par jour. Nous proposons des bouteilles en verre consignées lors des réceptions et évitons ainsi l’utilisation de 130 000 bouteilles plastiques par an. Les verrines en plastique sont bannies au profit de verrines en verre ou porcelaine lavables. Evidemment, le tri sélectif est systématisé et nous méthanisons nos déchets organiques depuis 2015. Les 120 tonnes de déchets méthanisés correspondent à la consommation annuelle de 11 foyers en électricité. Enfin, pour nos collaborateurs, nous avons des fontaines à eau et leur avons fourni des gourdes.

Votre activité de traiteur et les réceptions génèrent de nombreux déplacements. Avez-vous pris certaines décisions sur cet aspect également ?

Nous avons notre propre mobilier et notre vaisselle, pour minimiser la sous-traitance et diviser par 2 les transports en camion. Nous avons fait l’acquisition de 3 véhicules électriques et 5 hybrides. D’une manière générale, nous renouvelons régulièrement notre parc de véhicules pour qu’il soit aux normes Euro 6, afin de limiter les rejets de CO2 et de particules.

Vous êtes installés depuis 2010 à St-Aubin-sur-Gaillon. Qu’est-ce que cela a changé ?

Nous avons en effet quitté Vézillon, près des Andelys, pour nous installer dans un bâtiment neuf. Il aurait été stupide de le construire sans prendre en compte tous les aspects de la transition écologique. 1000 m2 de panneaux photovoltaïques sur le toit couvrent un quart de nos besoins énergétiques. Les calories générées par les chambres froides sont récupérées pour le préchauffage du circuit d’eau chaude. L’éclairage des chambres froides est piloté par un détecteur de mouvement pour réduire la consommation d’électricité. Pour l’éclairage, nous sommes passés en ampoules Led.  Nous récupérons les eaux de pluie pour les sanitaires, le lavage des véhicules et des quais. L’économie est de 100 m3 d’eau potable par mois. Pour entretenir le site, nous avons opté pour l’écopâturage. Les moutons et brebis sont appréciés de tous !

La transition ne doit pas rester au stade d’intention. Chez Erisay, nous l’appliquons tous les jours dans nos process de production (que nous continuons de faire évoluer) et dans notre organisation. Les 160 collaborateurs sont tous impliqués.