« J’ai une réelle admiration devant tant d’intelligence, de savoir-faire pour produire un plastique quasi parfait » a félicité Hervé Morin, à l’issue de la visite de Skytech, au Val d’Hazey, sur l’Agglo Seine-Eure, mardi 19 novembre.

Accompagné de Bernard Leroy, ils ont tous deux suivi le processus de regénération de résines plastiques issus de déchets plastiques achetés en Normandie, en France et en Europe.

Après un prétraitement, sans aucun produit chimique, uniquement par procédés de flottaison puis de triboélectricité, Skytech parvient à une séparation efficace de 3 types de polymères utilisés dans l’industrie : l’ABS (acrylonitrile butadiène styrène), le PP (polypropylène) et le PS (polystyrène). Ils sont broyés, transformés en granulés (noirs, blancs ou gris), pour être réutilisés par les industriels transformateurs de matières plastiques.

Le produit fini est d’une pureté quasi identique au plastique vierge, et a exactement les mêmes caractéristiques techniques, 24 exactement (résistance, flexibilité, etc). « Il deviendra par exemple une coque d’aspirateur, un téléphone, une machine à café, une fenêtre… » présente Frédéric Delaval, directeur général.

Skytech a produit cette année 8 000 tonnes de résines plastiques (+ 2 000 T l’année prochaine en prévision) et possède une capacité de production de 40 000 T.

« Nous sommes une PME en pleine croissance (50 salariés) mais avant l’ambition de devenir le maillon indispensable de l’économie circulaire dans la regénération de résines polymères, annonce Francis Angotti, président de Skytech. Nous pouvons fournir la matière première pour une entreprise de Vernon ou l’exporter dans les pays asiatiques. »

Fournisseur de CEE

En moyenne, pour une tonne de résine régénérée fabriquée, Skytech évite 2,7 tonnes d’équivalent CO2 par rapport à la production d’une tonne de plastique vierge. « Notre bilan carbone est donc très bon et nous participons ainsi à la transition écologique des entreprises qui nous font confiance, et à qui nous pouvons d’ailleurs fournir des certificats d’économie d’énergie » souligne Frédéric Delaval.

Hervé Morin a renouvelé sa confiance dans l’économie circulaire, « un secteur stratégique », et a assuré être du côté de entreprises industrielles, l’une des forces de la Normandie.

« 2025 risque d’être une année compliquée, mais des projets sont en cours et nous avons des atouts » détaille le président de Région : la Seine (pour le process de production, la décarbonation, les ports), un écosystème industriel fort, la place de première région énergétique de France (nucléaire, hydrolien, éolien off shore, hydrogène vert).