Vie de l'Agglo

L’Etat confie le château de Gaillon à l’Agglo

Grâce à un bail emphytéotique, l’Etat confie à l’Agglo Seine-Eure la restauration et la gestion du premier château Renaissance de France pour une durée de 99 ans. Une décision adoptée à l’unanimité par le conseil communautaire, jeudi soir.

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« Nous allumons le dernier étage de la fusée pour la mise en orbite de ce très beau projet. L’outil qui a été choisi est le bail emphytéotique administratif de valorisation. Le bail donne des droits réels à l’Agglomération, celui de mettre en œuvre le schéma directeur qui a été validé par l’Etat et la Drac » présente Bernard Leroy, devant une assemblée attentive. C’est en effet la première fois que l’Etat confie un tel patrimoine, le château de Gaillon, à une intercommunalité, sous cette forme.

Depuis décembre 2021, l’Agglo s’est vue déléguer la maîtrise d’ouvrage des travaux du cœur du château, par le biais d’une convention. Elle lui donne le droit de conduire ces travaux au nom et pour le compte de l’Etat.

Le bail emphytéotique est la suite logique, puisque l’Etat confie à l’Agglo la responsabilité de restaurer, réparer et valoriser le cœur du château, pour une durée de 99 ans. Il lui transfère les prérogatives du propriétaire. L’Agglo pourra agir avec une grande autonomie et des moyens accrus par rapport à une simple convention.

« Ce bail est une marque de confiance très forte de la part de l’Etat. L’Etat continuera d’être à nos côtés et son accompagnement financier reste important »

précise Bernard Leroy.

L’Agglo va en effet entamer la première phase d’un vaste programme de restauration (26 M€ couverts à 60% par des subventions de l’Etat et de la Région). Elle concerne le cœur du château : la restauration et l’aménagement des étages de la Grant Maison, les ailes d’Estouteville et Nord et l’aile des cuisines.

En parallèle, le site sera ouvert aux métiers d’art et sera le support de manifestations culturelles : visites, mise en valeur du dépôt lapidaire Renaissance, développement d’activités culturelles, salles de séminaire, salles de réception, restauration et auditorium. Des liaisons entre le château et la ville seront créées pour faciliter l’accès aux habitants et aux visiteurs. « Ce bail est une une grande première et une très belle étape qui nous permet de lancer les travaux » se réjouit le président de l’Agglo.

Retombées économiques et touristiques

François-Xavier Priollaud estime lui aussi que la restauration du château « donnera lieu à des retombées économiques et touristiques importantes pour tout le territoire. C’est aussi l’appropriation du patrimoine par les habitants du territoire. Les visites sont de plus en plus nombreuses. Ce n’est pas une renaissance de papier mais une vraie reconnaissance populaire ».

Des propos que confirme Odile Hantz, maire de Gaillon. « Avant la fusion avec l’Agglo Seine-Eure, Gaillon a commencé à y proposer des animations. Elles y seront encore plus nombreuses et la présence du conservatoire, dans le château va apporter encore plus de vie » se réjouit-elle.

Marc-Antoine Jamet estime quant à lui que « l’Etat se défausse et nous demande de faire à sa place. Est-ce que cela fait partie de nos missions essentielles ? »

Cela ne fait aucun doute pour Bernard Leroy. « La mission de l’Etat c’est la sauvegarde du patrimoine. En 30 ans, il a mis 25 M€ pour sauver la toiture et les murs du château. Y mettre de la vie, ce n’est pas forcément le rôle de l’Etat. Cette solution convient donc parfaitement. Je suis certain que cela va marcher. En ouvrant le château aux visites, les entrées sont passées de 7 à 14 000 et les chiffres grimpent encore. Notre mission c’est aussi de réduire le chômage. Or, le tourisme crée de l’emploi. »

La signature du bail emphytéotique a été adoptée à l’unanimité.

Le renouveau de la friche Labelle

La friche Labelle offre une belle opportunité de renouvellement urbain, au cœur de St-Pierre-du-vauvray. Après des études et la consultation de la population, le scénario retenu propose un programme mixte comprenant 90 logements, 3 400 m2 d’activités artisanales et un petit équipement culturel. Des constructions sont prévues, certains bâtiments seront réhabilités et d’autres déconstruits. Les élus ont voté hier la signature d’une nouvelle convention avec l’Etablissement Public Foncier de Normandie, propriétaire d’une partie du site, pour débuter les travaux de désamiantage et de déconstruction. Un nouvel avenir pourra alors être envisagé pour la friche Labelle !

Fonds de concours

L’Agglo va verser 243 000 € sous la forme de fonds de concours pour leur permettre de mener leurs projets. Parmi eux on trouve notamment la mise aux normes de la défense incendie à la Haye-Malherbe  (58 400 € de fonds de concours), des travaux sur le réseau d’éclairage public à Herqueville (15 800 €), le changement des menuiseries de l’école à St-Pierre-la-Garenne (16 600 €) ou encore l’achat d’un tracteur et broyeur pour les services techniques de cette commune (41 000 €)

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