Sport
Louviers conquise par la flamme paralympique
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A l’image de Philippe Croizon, cette journée se voulait dynamique, drôle, enthousiaste, sportive, émouvante. L’athlète amputé des quatre membres a posé la première pierre du futur gymnase qui portera son nom, au-dessus de la piste d’athlétisme. A terme, il remplacera le gymnase Maxime-Marchand, vieillissant. « Nous recherchions un nom pour ce complexe et celui de Philippe Croizon avait du sens. Il est le symbole du dépassement de soi, de l’envie de vivre, de tout ce que le sport peut apporter » indique le maire François-Xavier Priollaud. Ouvert aux scolaires et à tous les habitants, ce gymnase participera à impulser une politique de territoire autour du sport adapté.
« Après mon accident, l’outil de résilience qui m’a reconstruit, c’est le sport »
confirme Philippe Croizon.
L’architecte Emmanuelle Féret (Atelier Féret et Fréchon), a imaginé un bâtiment en harmonie avec la Maison des Sports, tout à côté, dont elle avait également signé la réalisation.
Le futur gymnase, composé d’une salle omnisport et d’une salle de gym, adoptera les mêmes teintes et le même type d’ouvertures. A l’extérieur, un belvédère permettra d’admirer la vue sur Louviers. Inscrite au contrat de territoire, cette réalisation a bénéficié des subventions de l’Agglo Seine-Eure (800 000 €), du Département (850 000 €), de l’Etat (900 000 €) et de la Région (1,1 M€), en plus de la ville (1,9 M€) pour couvrir l’investissement de 5,5 M€.
Fiers de porter la flamme
La journée s’est poursuivie place Thorel où des ateliers sportifs étaient proposés, en attendant le passage de la flamme paralympique, à partir de 17h30. 24 relayeurs se sont succédé, dont deux lovériens, Pascal Poppeschi et Charlène Sauval, premier et dernière relayeuse.
Pascal a perdu l’usage de ses jambes à la suite d’un accident et c’est son fils, Jordan, qui , hier, poussait son fauteuil pour transmettre la flamme au 2e relayeur.
« C’était une immense satisfaction, un grand honneur de porter cette flamme. Un grand merci à la Ville qui m’a permis de vivre ce moment » a confié Pascal, qui excelle dans la section handi de l’Aonès Plongée. « De partager ce moment avec mon père, c’était grandiose. C’est une immense fierté et les larmes me sont montées aux yeux » avoue Jordan. Père et fils n’en sont pas à leur premier exploit puisqu’ils ont parcouru le marathon de Paris ensemble.
L’émotion était la même pour Emilie, 2e relayeuse, qui n’a pas hésité à venir d’Alençon pour courir 200 mètres avec la flamme. « C’est la chance d’une vie et je ne voulais pas la rater. Je suis très fière de porter la flamme dans ma région, la Normandie » a déclaré la jeune femme, investie dans des associations qui sensibilisent au handicap.
Enfin, Charlène Sauval, 16 ans, licenciée à l’Etoile Athlétique Lovérienne et championne de Normandie d’heptathlon a porté la flamme jusqu’au chaudron qui s’est enflammé. « J’étais très stressée quand j’ai appris que je devais allumer le chaudron. Mais les applaudissements du public, le fait d’être active, dans ma ville, pour un événement comme les jeux paralympiques ont transformé la peur en un moment vraiment magique. C’est un véritable honneur pour moi » a confié Charlène, tout sourire.
Dans la journée, de nombreuses personnalités se sont succédé au micro de la journaliste Frédérique Bedos dont Yaël Braun-Pivet. La présidente de l’Assemblée Nationale a fait un bel éloge du sport. « Le sport fédère, il nous oblige à nous dépasser. Il nous apprend le sens de l’effort, le sens de l’excellence, le goût du partage. Le sport apprend à respecter les règles, à respecter l’adversaire et la décision de l’arbitre. Il a la capacité de réunir les concitoyens autour d’un élément fédérateur, plus grand que nous. »
La journée s’est terminée par un concert du rappeur Normand Five, handicapé suite à un accident de motocross, puis par la projection du film cultissime Les Chariots de Feu, place de la Halle aux drapiers.