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Manufacto : le travail artisanal mis à l’honneur

Grâce au programme Manufacto de la fondation d’entreprise Hermès, des collégiens ont travaillé avec un artisan pendant une partie de l’année scolaire. Ils ont présenté leur objet en bois ou en cuir, au cours d’une cérémonie de clôture, au château de Tournebut.

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Leur trousse en cuir et leur étagère en bois et cuir montrent une finition parfaite, presque dignes de professionnels. C’est ce qu’ont constaté Bernard Leroy, président de l’Agglo Seine-Eure, Julien Desclée, directeur de production du site Hermès de Val-de-Reuil et Amélie Croynar, cheffe de projet éducatif à la Fondation d’entreprise Hermès, mardi 28 mai, lors d’une petite cérémonie de clôture.

Pourtant, ils ont été réalisés par des élèves de 4e du collège Simone-Signoret du Val d’Hazey, et de 3e du collège Hyacinthe-Langlois de Pont-de-l’Arche.

Pendant 12 séances, ils ont eu des professeurs exceptionnels : une artisan-maroquinière d’Hermès, Graciela Landais, et un ébéniste d’art, Maxime Botte, de l’atelier L’Yggrasil, à Léry. Semaine après semaine, ils ont appris à calculer, découper, scier, coudre, clouer, pour réaliser au final un objet qu’ils ont pu personnaliser et qu’ils pourront conserver toute leur vie.

« Ce projet a développé la solidarité entre nous car si un élève était absent, d’autres faisaient à sa place » explique Mélissa, une élève de 3e. « Nous avons appris les techniques de découpage, de perçage. C’est la première fois que nous fabriquons quelque chose de nos mains » apprécie Lina, en classe de 4e.

Une autre vision du travail manuel

Graciela Landais travaille à la Maroquinerie de Normandie d’Hermès depuis 2019. C’est la première fois qu’elle se porte volontaire pour enseigner à des ados. « Je suis Péruvienne et dans mon pays je travaillais souvent avec les enfants. J’avais envie de faire de même ici et de m’investir dans le bénévolat. Cette expérience Manufacto était incroyable. J’ai constaté que certains élèves devenaient de plus en plus autonomes au fil des séances. La confection de cette trousse en cuir a changé leur vision du travail manuel » remarque Graciela.

Le programme Manufacto a également été très utile aux trois élèves de 3e « Ulis », porteurs d’un handicap. « Grâce à Manufacto, ils peuvent rattacher le concret du travail manuel à des matières abstraites comme le calcul, la géométrie » souligne Agnès Panero-Muscat professeur Ulis en classe de 3e au collège Hyacinthe Langlois.

« En Ulis, nous travaillons sur l’orientation et le Programme Manufacto aborde des métiers auxquels ils n’avaient peut-être pas pensé. Cela leur ouvre de nouvelles perspectives » ajoute son collègue Alain Thomas, professeur de technologie. Ces élèves étaient parfaitement intégrés dans le programme Manufacto, se montrant même parfois plus doués de leurs mains que les autres.

Manufacto et Manuterra

L’Agglo Seine-Eure est partenaire du programme Manufacto depuis 2020. Chaque année, deux collèges en profitent. « L’idée est de porter le geste artisanal au sens large. Manufacto a été pensé avec les Compagnons du devoir. Nous nous appuyons sur des artisans locaux pour intervenir dans les écoles. Ils sont identifiés par les Compagnons ou bien travaillent pour Hermès » détaille Amélie Croynar. « Nous nous adressons aux élèves du CM1 à la seconde, à qui nous proposons quatre métiers : maroquinerie, menuiserie, sellerie et plâtrerie-staffeur » poursuit-elle.

L’Agglo Seine-Eure est privilégiée : En plus de Manufacto, un programme Manuterra est mis en place au château de Gaillon. Au cours de 12 séances, des élèves créeront une parcelle en y développant les principes de la permaculture.

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