Quelle orientation prendre quand on est en classe de troisième ? Il est rare de trouver des collégiens sachant précisément quel chemin suivre. Pour la plupart, c’est la grande inconnue et les avis sont bons à prendre.

L’Agglo Seine-Eure organise pour les élèves de 4^e et de 3^e des visites d’entreprises, dont Paralloy (ex Manoir Industries), à Pîtres. Jeudi 23 janvier, elle a aussi proposé aux professeurs de venir découvrir cette fonderie centenaire et les 300 métiers exercés sur le site.

« Vos élèves n’ont aucune idée de notre activité et des compétences dont nous avons besoin. Ils pensent rarement au secteur industriel tel que le nôtre au moment de faire un choix d’orientation. C’est à nous d’expliquer nos métiers, ce que nous faisons, quels profils nous recherchons afin qu’à votre tour vous puissiez donner un avis éclairé à vos élèves » argumente Pierre-Emmanuel Nioche, responsable Amélioration Continue.

Des métiers insoupçonnés

Le temps d’une matinée, les enseignants ont pris connaissance de l’activité de fonderie, des pièces sur-mesure fabriquées pour le nucléaire, la défense, le ferroviaire, l’éolien, l’hydraulique ou encore la pétrochimie. « Nous n’avons aucun produit standard. Nous ne travaillons qu’à la commande, sur des petites séries. Nous sommes des artisans de l’industrie » se plaît à dire Pierre-Emmanuel Nioche.

Il montre aux profs les petits ateliers mis en place pour les élèves quand ils viennent visiter le site, les multiples métiers qu’ils pourraient exercer plus tard, ouverts aux garçons comme aux filles. « Nous avons recruté une femme à la centrifugation il y a près de 2 mois et elle se plaît beaucoup. On en voit aussi de plus en plus à la production et pas uniquement dans les services supports (compta, ressources humaines, communication, etc) » précise la chargée de mission RH.

« Lors de l’orientation, on sait aussi qu’il faut convaincre les parents car il peut y avoir de la résistance de leur part sur certains métiers » observe Sébastien Ratte, professeur au lycée Les Fontenelles.

Savoir-être et savoir-faire

Pour attirer les jeunes, Paralloy a su se remettre en question, être plus flexible sur les horaires, par exemple. L’entreprise fait évoluer ses salariés, leur offre la possibilité de changer de service. Pour certains postes, elle accepte aussi des jeunes qui n’ont pas de qualification. « Le savoir-être, il faut l’avoir. Le savoir-faire, on s’en occupe » résume Pierre-Emmanuel Nioche.

Quant à savoir s’il faut accueillir plutôt des 4^e (comme c’est le cas aujourd’hui) ou des 3^e, Sébastien André, prof au collège Suzanne Lipinska, à Louviers, affirme que l’année de 3^e est un bon choix. « En mars, certains vont s’orienter vers une formation professionnelle. Une visite au 1^er trimestre, ça a du sens ! » Cette visite de professeurs aura été, en tout cas, riche d’enseignement.