Le système alimentaire français a atteint ses limites. Un quart des agriculteurs vit sous le seuil de la pauvreté, la biodiversité est menacée, les terres agricoles tendent à disparaître, l’obésité a triplé en 20 ans. Nous observons déjà les effets du dérèglement climatique sur l’agriculture ou le fait que le Covid ou un conflit comme la guerre en Ukraine crée des ruptures de chaîne alimentaire.

Face à ce constat, l’Agglo a initié un projet alimentaire. Il a pour ambition de relocaliser et diversifier l’agriculture et l’alimentation du territoire Seine-Eure, pour être en capacité de faire face aux crises. « Le projet alimentaire est un dossier transversal. Il est suivi par 4 vice-présidents (Transitions durables, Aménagement, Cycle de l’eau, Monde rural) mais aussi par des associations, agriculteurs, structures du monde agricole (chambre d’agriculture, Bio en Normandie, Safer, etc), distributeurs (Biocoop), etc » indique François Bernardin, chargé de mission Résilience Alimentaire à l’Agglo Seine-Eure.

Il ne pourra vivre qu’en lien avec les autres documents de planification et d’aménagement comme le projet de territoire, le PLUiH, le PCAET, le contrat local de santé, etc. « L’objectif est de faire travailler ensemble tous les acteurs, de la fourche à la fourchette, y compris les fournisseurs des agriculteurs, les artisans, commerçants, collectivités et bien sûr citoyens. Tout le monde est concerné ! » résume François Bernardin.

Retrouver le goût du local

A travers son PAT, l’Agglo voit plusieurs objectifs à atteindre : améliorer la santé publique, développer une activité économique non délocalisable, favoriser le bien-être des habitants, agir en faveur du climat, de la biodiversité, de la ressource en eau et développer l’agriculture biologique.

Après une phase de concertation en 2022, trois grands piliers ont été définis qui reposent sur l’économie, l’environnement et le social. « Pour chacun de ces piliers, 3 axes stratégiques ont été déterminés, qui se déclineront en actions » présente le chargé de mission.

Des exemples ? Pour permettre aux plus démunis d’avoir accès à des produits frais, locaux et sains, des maraîchers donnent des légumes mal calibrés, chaque semaine, à l’épicerie sociale et solidaire Epireuil. L’Agglo accompagne des entreprises du territoire souhaitant participer à la transition carbone en finançant la plantation de haies ou de vergers par des agriculteurs. Enfin, un guide des producteurs locaux sera aussi publié pour permettre aux habitants de consommer local.