Les élèves de CE2-CM1-CM2 de l’école de Tosny regardent avec curiosité la maquette que Pauline Bachelet, chargée de mission Gestion des risques inondations, et Mélanie Jugy, responsable du service Rivières et milieux naturels à l’Agglo, ont amenée. Avant de l’utiliser, Pauline leur explique le cycle de l’eau domestique (depuis l’eau pompée dans la nappe phréatique jusqu’à la station d’épuration et le rejet dans la rivière) et le cycle naturel avec les rivières, le fleuve et les affluents.

Elle leur explique le bassin versant, les zones inondables, des périodes d’étiage et de crue. Elle leur rappelle celles qui ont marqué les esprits : la crue centennale de 1910 ; mais aussi celles de 1945, 2001, 2016, 2018, 2020. Sur la maquette, elle leur montre les conséquences des inondations quand le fleuve ou la rivière sort de son lit. Les petites maisons ont vite les pieds dans l’eau… tout comme la centrale électrique.

Le format réduit du boulier à crue, dont la version grandeur nature est installée à Courcelles-sur-Seine, donne l’occasion aux enfants de comprendre le fonctionnement des boules en cas de petite, moyenne ou grande crue. « Les Trois Lacs se trouve dans une boucle de la Seine. Nous sommes concernés par les inondations et il est important de développer cette conscience du risque, y compris auprès des enfants » estime le maire Joris Benier.

Adopter les bons réflexes

Pour les élèves, la prise de conscience passe aussi par la pose d’un repère de crue devant l’école. La trace sur le mur montre à quel point l’eau peut monter haut. A Tosny, devant l’école primaire, le préfet, aidé des enfants, est venu y poser un repère de crue de 1910. Cette pastille ronde, sera bientôt accompagnée d’un repère de la crue de 2018 et d’un autre « type 1910 », « car si nous devions connaître une crue comme celle de 1910, l’eau monterait beaucoup plus haut. Nous voulions le matérialiser » explique Pauline Bachelet.

« Ce repère sera votre boussole pour savoir si la Seine est haute ou basse et avoir les bons réflexes et les bons comportements en cas de crue » indique le préfet à l’attention des enfants.

Fabrice Russias, chargé d’étude inondation à la DDTM (direction départementale des territoires et de la mer) leur donne des comparaisons. « La crue de 1910, c’est 3 000 m3 d’eau à la seconde. Cela correspond au passage de 200 camions-citernes par seconde. Actuellement, nous sommes à 14 camions-citernes par seconde » illustre-t-il.

Le maire Joris Benier se sent particulièrement concerné. « En 2016 et en 2018, le camping a été inondé. La route devant l’école a été coupée à la circulation et l’eau monte rapidement dans certaines maisons. C’est pour cette raison que nous avons tenu à ce que la réserve communale de sécurité civile soit présente aujourd’hui. Elle est impliquée dans le risque inondation et les mesures à mettre en place en cas de crue. »

15 communes de l’Agglo concernées

François Vigor a remercié le Département de l’Eure d’avoir initié ce premier programme de pose de repères de crue sur le territoire. « L’Agglomération Seine-Eure a sauté sur l’occasion de développer la culture du risque auprès de la population. Cette opération complète les autres actions du plan de communication comme les animations proposées aux écoles autour de la maquette pédagogique ou encore la balade urbaine proposée dimanche 8 octobre » a rappelé le président de la commission Milieux naturels-Gemapi à l’Agglo.

L’installation de repères de crue est prévue dans 15 communes de l’Agglo. En vallée de Seine : Le Val d’Hazey, Les trois Lacs, Heudebouville, St-Pierre-du-Vauvray, Porte de Seine, Poses, Les Damps, Pont-de-l’Arche, Criquebeuf-sur-Seine, Martot et Pîtres. En vallée d’Eure : Pinterville, Louviers, Incarville et Le Vaudreuil.