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Skytech : « Le savoir-faire est ici »
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Pouvez-vous nous présenter Skytech ?
Frédéric Delaval : Skytech produit des résines plastiques régénérées issues des D3E, c’est à dire les déchets électroniques, électriques ou électromagnétiques. Ces plastiques proviennent par exemple d’un téléviseur, d’un téléphone portable, d’un ordinateur… Ils sont récupérés par les grandes entreprises du recyclage qui les démantèlent, prétrient les matières et nous revend les plastiques. Sans aucun produit chimique, uniquement par procédés de flottaison puis de triboélectricité, Skytech parvient à une séparation efficace de 3 types de polymères utilisés dans l’industrie : l’ABS (acrylonitrile butadiène styrène), le PP (polypropylène) et le PS (polystyrène). Ils sont broyés, transformés en granulés (noirs, blancs ou gris), pour être réutilisés par les industriels transformateurs de matières plastiques. Ces résines ont exactement les mêmes caractéristiques techniques que des résines vierges. Elles deviendront par exemple une coque d’aspirateur, un téléphone, une machine à café… Skytech est un véritable acteur de la boucle de l’éco circularité.
D’où provient le gisement que vous utilisez ?
Essentiellement de France, puis d’Europe (pays du nord, Italie, Autriche, Pologne…). En 2024, nous aurons permis à 7 000 tonnes de plastique d’être ni incinérées, ni enfouies. En moyenne, pour une tonne de résine régénérée fabriquée, nous évitons 2,7 tonnes d’équivalent CO2 par rapport à la production d’une tonne de plastique vierge. Notre bilan carbone est donc très bon et nous participons ainsi à la transition écologique des entreprises qui nous font confiance, et à qui nous pouvons d’ailleurs fournir des certificats d’économie d’énergie.
Pourquoi Skytech s’est-elle développée ici en Seine-Eure et en France ?
Historiquement, nous étions à Bonnières-sur-Seine et avons déménagé sur la friche industrielle Draka Paricable, au Val d’Hazey en 2022. Ici, nous bénéficions de 36 000 m2 de superficie dont 19 000 m2 de bâtiments que nous avons désamiantés et dépollués. Nous avons supprimé une friche industrielle. La régénération, ce n’est pas que du business, c’est aussi une philosophie, un état d’esprit. Cela nous tenait à cœur de ne pas consommer de parcelle agricole.
D’autre part, les ingénieurs, les chimistes, le personnel sont ici depuis de nombreuses années. C’est sur ce territoire que le savoir-faire s’est ancré et s’est développé. Ici, nous sommes sur la zone de flux (Paris-Le Havre) sur laquelle sont situées l’industries et les entreprises susceptibles d’utiliser nos produits. Nous sommes en capacité de développer des relations économiques et techniques pour nous implanter durablement. Comment toucher les entreprises locales, leur parler d’économie circulaire et de transition écologique si notre activité est située en dehors des frontières européennes ? Si l’un de nos clients a des interrogations, nous nous déplaçons immédiatement. Là encore, la proximité est primordiale.
Enfin, nous avons reçu le soutien financier d’acteurs locaux (l’Ademe, la Région Normandie, l’Agglo Seine-Eure, etc…). Il est légitime en retour de travailler avec ces acteurs, de développer l’écosystème et les compétences de ce territoire.
Vous avez donc l’ambition d’être un acteur de l’écosystème économie circulaire de l’Agglo Seine-Eure ?
Oui car cette filière est une vraie industrie à forte valeur ajoutée, dont dépendent des milliers d’emplois. En Europe, on ne recycle actuellement que 18% des plastiques de toutes sortes. La marge de progression est donc énorme et Skytech a de beaux jours devant elle.
Que mettez-vous en avant pour convaincre vos clients de passer au plastique régénéré ?
La grande qualité de nos produits. Nos résines sortent avec un taux de pureté de plus de 99%. Pour obtenir un tel résultat, nous avons déposé 9 brevets et mis en place beaucoup de moyens dont un laboratoire muni d’équipements de pointe. Ils analysent, qualifient, torturent aussi parfois les résines pour leur donner exactement les caractéristiques voulues par le client dans son cahier des charges. Ce laboratoire nous sert aussi à vérifier la qualité des gisements qui entrent. Notre plus belle récompense est quand il n’est pas possible de discerner un produit réalisé à partir de plastique vierge ou de résine régénérée. Cela démontre l’innovation, l’agilité dont nous pouvons faire preuve pour accompagner au mieux nos clients dans la transition écologique.
+ d’infos : rue Louis-Blériot, Le Val d’Hazey | 02 79 49 03 05 | skytechspl.com