Bientôt, votre téléphone, votre aspirateur ou le tableau de bord de votre voiture sera peut-être constitué de résine plastique recyclée par Skytech. L’entreprise a investi 17 M€ pour réhabiliter la friche industrielle Paricable, au Val d’Hazey (42 000 m2 de superficie, 19 000 m2 de bâtiment) et y installer un site unique de production de plastique dur à partir de plastique recyclé.

Opérationnel depuis avril, le site a été inauguré jeudi 6 octobre. Auparavant installée à Bonnières-sur-Seine où elle produit 10 000 tonnes, Skytech a l’ambition de quintupler sa production pour atteindre, dès 2024, 50 000 tonnes de plastiques recyclés.

Un plastique vertueux

L’entreprise traite les déchets plastique post-consommation, qu’elle sépare grâce à la triboélectricité (frottement de 2 matières pour créer un phénomène électrostatique). « Avec ce procédé pour lequel nous avons déposé 4 brevets, Skytech parvient à une séparation efficace à 99% de 3 types de polymères utilisés dans l’industrie (ABS, PP et PS) » explique Jérôme Le Conte, président du conseil d’administration de Skytech.

Ces plastiques sont ensuite broyés et transformés en granulés et sont alors réutilisables pour la fabrication de plastiques durs. Ils ont surtout les mêmes caractéristiques techniques qu’une résine vierge et sont vendus à un prix légèrement inférieur.

Leur utilisation, très large, intéresse le secteur de l’automobile, la construction ou encore l’équipement électrique et électronique, etc.

L’entreprise produit actuellement des granulés noirs ou gris. Bientôt, elle pourra les proposer en blanc ou ivoire ce qui élargira encore le champ des possibles.

« Auparavant, 91% de ces déchets étaient enfouis ou incinérés. En les recyclant, Skytech devient un acteur de l’économie circulaire, de la transition écologique et de la souveraineté industrielle » souligne Christophe Lamboeuf, directeur général de Skytech. Le procédé évite 95% des émissions de CO2, nécessite peu d’eau et aucun produit chimique.

L’entreprise emploie 106 salariés et a l’ambition de se développer à l’international en implantant une usine en Italie, au sud de Milan, dès cette année et trois autres à horizon 2025 en Europe et peut-être aux Etats-Unis.