Culture
Les stars du conservatoire sur les scènes de l’Agglo
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La violoncelliste Pauline Bartissol est en résidence à l’Agglo, à l’invitation du conservatoire Seine-Eure à Gaillon. Après une master class de musique de chambre le 7 avril dernier, elle donne rendez-vous au public à l’occasion de trois représentations exceptionnelles.
Comment cette résidence sur le territoire Seine-Eure s’est-elle organisée et pourquoi l’avoir acceptée ?
J’avais déjà participé à une résidence de ce type sur le territoire Seine-Eure en 2021 pour un projet mêlant jazz et musique classique. A cette occasion, j’étais intervenue dans les classes de violoncelle du conservatoire de Vernon et de Gaillon. J’avais immédiatement été séduite par l’ambiance qui régnait là-bas et par l’accueil qui nous avait été fait avec mon partenaire (Jean-Charles Richard, éminent saxophoniste de jazz). De solides amitiés se sont nouées alors, et une vraie confiance mutuelle est née entre l’ancien directeur du conservatoire de Gaillon (Thierry Patel) et moi….. Finalement, l’idée de la résidence 2024 est née autour d’un café place du Trocadéro et l’un comme l’autre ne manquant pas d’imagination, le projet est devenu ambitieux et passionnant : ce n’était pas une question de l’accepter pour moi, c’était tout simplement une grande joie!
Vous travaillez avec les élèves du conservatoire de Gaillon. Comment se déroulent ces séances ? Qu’aimeriez-vous leur transmettre ?
Enseignant par ailleurs uniquement à des profils d’étudiants en voie de professionnalisation (au Conservatoire à Rayonnement Régional de Boulogne-Billancourt, au Pôle Supérieur d’Enseignement Artistique Paris-Boulogne et au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris), j’ai toujours beaucoup de plaisir à rencontrer des personnes de tous horizons et à partager des moments musicaux avec elles, enfants et adultes, amateurs ou non… Il n’y a pas de barrière entre eux et moi, car ce qui nous réunit, c’est un amour inconditionnel pour la musique, cet art qui se passe de mots pour toucher le coeur.
Mon objectif, quand j’enseigne dans ce contexte, est avant tout de montrer à chacun les ressources qu’il porte en lui sans même les soupçonner, d’expressivité, de musicalité, de sensibilité et que, même sans un bagage instrumental très avancé, on peut se permettre d’oser les exprimer au moment du jeu. Bien souvent, le musicien amateur est très intègre, très humble… et finalement il n’autorise pas beaucoup ses élans personnels au moment du concert. Quand je partage la scène avec eux, le plus important pour moi est que l’on reste solidaires et ensemble pour proposer « notre » version du jour J, sans autre prétention qu’y avoir mis le maximum de nous-mêmes. Cela crée de vrais moments de sincérité, et le public en général ne s’y trompe pas. L’émotion est souvent au rendez-vous. C’est d’ailleurs ce que j’ai essayé de transmettre aux groupes de musique de chambre dont j’ai eu la charge cette année : solidarité et partage sont les maître-mots de la scène, sous quelque forme que ce soit.
Vous serez sur scène à plusieurs occasions dans des formats différents (orchestre d’harmonie, orchestre symphonique, ensemble de violoncelles…). Y en a-t-il un qui a votre préférence ?
Toutes ces occasions sont pour moi des chances, et je les chéris toutes, mais ma préférence va depuis toujours à la musique de chambre pour les raisons évoquées précédemment. C’est d’ailleurs aussi ce qui a guidé mes choix de carrière depuis des années, ayant quitté mon poste à l’Orchestre Philharmonique de Radio France en 2019 pour co-fonder l’Ensemble Le Déluge avec le pianiste Laurent Wagschal. Le nom a été choisi en référence à l’oratorio homonyme de Saint Saëns, et notamment en raison du fameux solo de violon apparaissant dans le prélude, épisode radieux qui dépeint l’âge d’or de l’humanité. L’ensemble Le Déluge est un ensemble de musique de chambre à géométrie variable avec lequel nous explorons de large pans du répertoire de musique de chambre, sous toutes ses formes, en conviant de nombreux musiciens à se joindre à nous en fonction des besoins. Nous avons eu le plaisir de jouer les trios de Ravel et Fauré à Gaillon le 7 avril dernier et préparons au disque l’intégrale des duos pour violon et piano et des duos pour violoncelle et piano de G.Fauré, à paraitre très prochainement pour le label Indésens Records.
Où le public pourra-t-il vous entendre après cette résidence à l’Agglo Seine-Eure ?
Je jouerai le 3 mai du côté de Morlaix en Bretagne pour un concert consacré à G.Fauré justement, puis le 10 mai à la cathédrale de Coutances pour le prestigieux festival « Jazz sous les pommiers », avec Jean-Charles Richard. Après les concerts sur le territoire Seine-Eure (voir ci-dessous), je participerai en juillet au Festival de St Geniez d’Olt (8 concerts en 10 jours!)
Où écouter Pauline Bartissol dans l’Agglo ?
Samedi 18 mai : château d’Argeronne, La Haye-Malherbe, 20h avec l’ensemble de violoncelles du conservatoire Seine-Eure, dans le cadre de Pierres en lumière
Dimanche 2 juin : Hub Expo & Congrès, Louviers, 15h, avec l’orchestre symphonique inter-conservatoire
Samedi 15 juin : espace culturel Marcel-Pagnol, Le Val d’Hazey, 20h, avec l’orchestre d’harmonie
Résa : agglo-seine-eure.fr
Toutes les infos sur www.pauline-bartissol.com
Les Ritals : un hymne à l’enfance
En clôture de l’événement « Ensemble(s) », du conservatoire Seine-Eure de Gaillon, le comédien Bruno Putzulu et l’accordéoniste Aurélien Noël interprètent Les Ritals, une pièce tirée du livre de François Cavanna. Pourquoi faut-il absolument aller la voir.
1 – Parce que cette pièce a conquis tous les publics
Partout où ils sont joués, depuis 2018, Les Ritals font salle comble. Bruno Putzulu, qui a conçu cette adaptation théâtrale, jouait à l’origine avec l’accordéoniste Grégory Daltin. Il partage aujourd’hui la place avec Aurélien Noël, professeur au conservatoire de Gaillon et qui a accompagné les plus grands artistes, à la télé dans l’émission de Daniela Lumbroso et sur les scènes de théâtre. Aujourd’hui encore, il partage son temps entre le conservatoire, la scène et la composition. Bruno Putzulu et Aurélien Noël, deux régionaux de l’étape, qui donnent une saveur particulière aux Ritals.
2 – Parce qu’elle parle de l’enfance
« Comme Cavanna, ma mère est française et mon père italien. La raison principale pour laquelle j’ai voulu adapter son ouvrage pour la scène, c’est pour son rapport à l’enfance. Ca remue des choses enfouies. Ca parle de séances de ciné avec les copains, de la fierté d’un père quand son fils est premier de la classe. Ca parle aussi d’intégration. A la maison, mon père ne parlait jamais italien tant il voulait se fondre dans la société française. Il s’appelait Giovanni mais voulait qu’on l’appelle Jean, comme le père de Cavanna qui se faisait appeler Louis et non Luigi. Cette pièce ne concerne pas que les Italiens : ça marche avec toutes les nationalités ! » lance Bruno Putzulu.
3- Parce que c’est une histoire de famille
« C’est un véritable honneur de jouer avec Aurélien Noël. Vous saviez qu’il avait été champion du monde d’accordéon ? Il est très attaché au spectacle, le joue à merveille tout en restant très humble » admire Bruno Putzulu. « Bruno se sert de la musique pour interagir. Il me prend à témoin. C’est un très grand acteur. Sa performance est telle que les gens ne ressortent pas indemnes de ce spectacle » réagit Aurélien. Cerise sur le gâteau : c’est Mario, le frère de Bruno, qui a signé la mise en scène.
Les Ritals : dimanche 2 juin, 17h30, Hub Expo & Congrès, Louviers. Réservation : agglo-seine-eure.fr