La moitié du bâtiment de 5 000 m2 du centre de tri de Guichainville est dédiée au process de tri. Le camion- benne qui est venu devant votre porte vider votre bac jaune (ou sacs jaunes dans certains centre-ville) y amène tous les emballages quels qu’ils soient.

Un impressionnant travail de tri automatique s’opère alors. Une première séparation mécanique va trier les emballages selon leur taille, puis les corps plats (papier, carton, film plastique, cartonnette…) et les corps creux (bidon, brique alimentaire, bouteille plastique …), et enfin les matières ferreuses et non ferreuses. Séparateurs optiques, aimants, courant de Foucault repèrent les matières et leur composition. 120 tapis font circuler 13 matières différentes. Puis 13 opérateurs contrôlent la qualité du tri effectué et rectifient si nécessaire.

Des postes de travail mieux adaptés

« Nous avons adapté le poste de travail à l’opérateur et non l’inverse » souligne Cédric Deluca, directeur du site pour le compte de Paprec recyclable. Un gros travail a été réalisé pour éviter les troubles musculo-squelettiques.

Dans la cabine de tri, les opérateurs disposent d’une ventilation par personne. Il n’y a plus de poussière, de mauvaises odeurs, ni d’insectes. Un poste assis-debout leur permet d’adopter une position plus confortable. « Avant les opérateurs devaient prendre les recyclables qui les « intéressaient ». Maintenant, grâce au pré-tri, ils retirent l’erreur de tri. Ca change tout ! » précise encore Cédric Deluca.

Ils ont chacun 2 bacs : un pour y mettre les erreurs de tri qui vont retourner au début du process et l’autre pour les déchets non valorisables qui seront incinérés. Ces nouvelles mesures et les nombreux travaux réalisés sur le centre ont permis de passer de 3T de déchets triés à l’heure à 9T/h aujourd’hui. « Le flux le plus important est le papier et carton. Vient ensuite le plastique » poursuit le directeur du site.

L’Eure, 1er département normand

Le centre de tri a une capacité de traitement de 35 000 T/an (c’est deux fois plus qu’avant) et reçoit les recyclables de l’Agglo Seine-Eure, du Sygom (Vexin Normand) et du Setom (Syndicat mixte pour l’Etude et le Traitement des Ordures Ménagères), ses financeurs, qui ont investi 16 M€.

L’Eure est donc le premier département normand à appliquer l’extension des consignes de tri. « Le démarrage est très positif, note Alain Petitbon, président du Setom. La réussite dépend de l’adhésion des citoyens. » « La réussite tient aussi de la simplification du geste de tri et du gros travail réalisé par les collectivités pour accompagner leurs habitants, ajoute Frédéric Quintar, directeur régional ouest de Citéo, qui organise, pilote et développe le recyclage des emballages et des papiers. En communiquant sur le fait que désormais tous les emballages se recyclent, les habitants n’ont plus à se poser la question devant leur poubelle grise ou jaune. »

Sur l’Agglo Seine-Eure, des bacs jaunes de 240 litres (soit l’équivalent de 5 sacs jaunes) ont été distribués à tous les habitants via leur mairie. Leur capacité permet un passage tous les 15 jours « et surtout de ne pas augmenter la taxe d’ordures ménagères » fait remarquer Marie-Joëlle Lenfant, vice-présidente chargée de la propreté à l’Agglo.

Et parce qu’on comprend mieux en visualisant, des visites pédagogiques du centre de tri, couplées au centre d’incinération seront organisées à partir du 8 novembre. Du lundi au vendredi, les équipes accueilleront, sur réservation les associations, les scolaires et les citoyens. Avant son extension, il accueillait déjà 3 000 visiteurs par an.