Patrimoine

Les travaux du château de Gaillon officiellement lancés !

La première pierre des renaissances du château de Gaillon a été posée vendredi 20 septembre. Un nouveau chapitre s’ouvre pour ce premier château Renaissance de France.

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Quelle meilleure date que la veille des journées européennes du patrimoine pouvait-on trouver pour inaugurer le lancement de 2 années de travaux du château de Gaillon ?

Vendredi 20 septembre, Bernard Leroy, des représentants de l’Etat, du ministère de la Culture, du Département et de la Région Normandie ont posé la première pierre des renaissances du château

Avant d’être définitivement scellée, un parchemin, réalisé par l’enlumineure Emeline Nourigat, a été glissé dans un tube en cuivre, lui-même placé dans la pierre. Dessus, sont apposées les signatures des financeurs, qui, mille ans après son édification, vont redonner vie à cet exceptionnel édifice.

Puis, élus et invités ont fait le tour des nombreux chantiers en cours. Les travaux, qui mobilisent une vingtaine d’entreprise pendant 2 ans, assureront un avenir au château.

Une offre variée

La restauration de la Grant Maison et des cuisines, en collaboration avec la Direction Régionale des Affaires Culturelles, vise à aménager un espace de restauration, des ateliers, des bureaux, un musée et des salles de réception. Le coût, de 15 M€ est supporté par l’Etat, la Région et l’Agglo.

Les ailes nord et d’Estouteville abriteront le conservatoire de musique et de théâtre. Il disposera de 18 salles de cours, 2 grandes salles de répétition et un auditorium de 150 places. L’investissement, de 12,7 M€ sera financé par l’Etat, la Région, le Département et l’Agglo. Elisa et Lou-Ann, inscrite depuis 12 ans au conservatoire, ont proposé un petit concert de flûte traversière, pour l’occasion.

« Des hommes et des femmes veillent à la préservation du château de Gaillon depuis 50 ans. Depuis 1975, le ministère de la Culture travaille à sa sauvegarde, a rappelé France Poulain, architecte en chef des Bâtiments de France dans l’Eure. Aujourd’hui, nous sommes fiers de passer la main à l’Agglomération Seine-Eure pour sa préservation et son embellissement. »

 

Un bail de 99 ans

Sous la Porte de Gênes, rapatriée au château de Gaillon en 1977 (dont elle faisait partie) après 100 ans passés à l’école des Beaux-Arts, à Paris, Régis Martin, architecte en chef des Monuments Historiques s’est dit particulièrement heureux de ce programme. « Grâce à l’Agglo Seine-Eure nous avons un programme de restauration cohérent et extrêmement ambitieux. C’est la première fois que tous les bâtiments sont concernés. »

Par l’intermédiaire d’un bail emphytéotique d’une durée de 99 ans, signé le 24 juin, l’Etat délègue en effet à l’Agglo la maîtrise d’ouvrage, pour permettre la restauration de ce monument historique, réputé pour être le premier château de style Renaissance en France

Avec l’appui de l’Etat et des partenaires financiers, l’Agglo va consacrer près de 63 M€ à la restauration du château et de ses jardins. « C’est grâce à la volonté de l’Agglo Seine-Eure que nous pouvons écrire cette nouvelle page du château de Gaillon » apprécie Alaric Malves, secrétaire général de la Préfecture de l’Eure.

 

Un blason conjuguant tradition et modernité

La première pierre des renaissances du château a été l’occasion de découvrir d’autres projets culturels ou patrimoniaux.

Un nouveau blason, de 2×2 m a été dévoilé dans le Pavillon d’entrée. Il a été créé upar les enfants de l’espace Condorcet et de centre de loisirs. « Nous avons listé les monuments de Gaillon et les enfants pouvaient créer un blason sur celui de leur choix. Ils ont travaillé avec 3 artistes : Emeline Nourigat, enlumineure, Dominique Hermier, graphiste et Gu Lagalerie, artiste peintre » présente Isabelle Rouyer, présidente de l’espace Condorcet.

Les créations des jeunes donnent lieu à une exposition dans les salles, sur le thème « Blasons d’hier, vision d’aujourd’hui », jusqu’au 10 octobre.

 

Une première expo Urbex

Dans le parc et le château, les photos de lieux abandonnés sont sublimées par l’œil du photographe et agent de l’Agglo Guillaume Duprey. C’est la première fois qu’un festival dédié à l’urbex est organisé dans ce lieu historique. On imagine très bien combien ces lieux ont été magnifiques avant d’être oubliés.

 

Un dragon au premier étage

Le Rotary Club des Andelys-Gaillon-Val-de-Seine a également profité de l’inauguration pour faire don à l’Agglo du moulage du retable en marbre du XVIe siècle de la chapelle du château de « St-Georges terrassant le dragon ». Le retable est actuellement conservé au Louvre.

« En 2009, quand le Rotary a choisi de s’associer aux actions du château de Gaillon, il n’y avait rien. Les murs étaient entièrement nus » a rappelé Jean-Philippe Adam, président du Rotary Club avant de signer la convention de don avec Bernard Leroy.

Lucien Voydie, président de l’ARC en a ensuite donné une lecture toute personnelle. « Il s’agit du  bien contre le mal pour sauver la princesse. La princesse c’est le château. Le mal, c’est l’oubli, la déshérence dans lequel le château était tombé. Le bien, c’est nous tous qui essayons de lui redonner toute sa splendeur. »

 

Le plus grand potager d’Europe

La restauration engagée par l’Agglo ne concerne pas que les bâtiments. Les jardins hauts et bas retrouveront également leur splendeur d’antan. « Je veux remercier les villes de Gaillon et du Val d’Hazey qui étaient propriétaires des 14 hectares qui constituaient ces jardins. Elles les ont transmises à l’Agglo pour reconstituer le domaine tel qu’il était auparavant » a souligné Bernard Leroy.

Les 170 m de mur de soutènement des Jardins hauts font également l’objet d’une restauration importante avec Cham, l’association de chantiers du patrimoine.

« Le château de Gaillon est aussi support d’apprentissage pour des jeunes en service civique » confirme Emmanuel Pous, directeur du château. Avec ses 17 contreforts, le mur de soutènement a des qualités techniques qu’il faut respecter. « Il devait auparavant abriter une galerie, qui a aujourd’hui disparu. Ce mur, comme les jardins est l’œuvre du prêtre jardinier italien Pacello Da Mercaglione. Dans l’axe du jardin haut, face à ce mur, étaient cultivés 14 hectares de potager. On pense qu’il s’agissait du plus grand jardin potager d’Europe » indique Judicaël de la Soudière-Niault, architecte du patrimoine à l’agence Nasca, à Paris. Il a la charge de la restauration du mur de soutènement, des murs du potager et du parc. Un vaste chantier qu’il devrait mener jusqu’en 2027.

 

 

Jardin de sculptures

Si le château est un support intéressant pour les services civiques, il l’est aussi pour les personnes en transition professionnelle. Une équipe de Cursus, entreprise d’insertion, a créé un Jardin des sculptures, inspiré des décors gothiques et Renaissance. Un travail de rejointoiement des murs d’enceinte et des pierres a auparavant été nécessaire.

Bernard Leroy a profité de cette inauguration pour présenter le livre consacré à la période carcérale du château, qui paraîtra très prochainement aux éditions de La Martinière.

+ d’infos : château de Gaillon

 

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