Solidarité
Une résidence pour se reconstruire
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« La normalité serait d’avoir un foyer où l’on se sent en sécurité et aimé » racontent Lou et Jennifer. Mais visiblement tout n’a pas été rose pour les deux jeunes résidentes du centre d’hébergement de l’Armée du Salut. Leur témoignage, digne et sobre, a bouleversé l’auditoire, lors de l’inauguration de la résidence de l’Armée du Salut, vendredi 9 juin.
Un cadre bienveillant
Comme les autres locataires, ce qu’elles ont vécu a provoqué des troubles psychologiques. « Quand ils arrivent ici, ils sont complètement stabilisés, mais ils ont besoin d’un cadre bienveillant pour se reconstruire » explique Evelina Danielian, directrice de la résidence mais aussi du centre d’hébergement Henri Durand (avenue Winston-Churchill à Louviers) et de la pension de famille à La Haye-Malherbe.
Conçue par Studare Architectes, la résidence Lucienne Chatelain peut accueillir 25 personnes (6 places sont encore disponibles) qui disposent chacune de leur studio. Une salle commune leur permet de prendre leurs repas ensemble si elles le souhaitent. Le jardin est aussi le lieu où se retrouver. Certains résidents y ont même aménagé un petit potager.
Envisager l’avenir avec sérénité
La poursuite des soins peut être assurée dans la résidence par des professionnels de santé. « Ce lieu est la réunion du social et de la psychiatrie. Il évite l’isolement mais permet aux résidents d’avoir leur propre logement, le temps de retrouver confiance, dans un cadre bienveillant. Ils sont autonomes mais pas tout seuls » résume Jacques Donzé, président de l’Armée du Salut.
Au fil des parties de pétanque, des après-midis pêche, des promenades autour du lac d’Acquigny et des discussions, des liens se tissent entre résidents et le sourire revient sur les lèvres. « Les pleurs ont laissé place aux sourires et l’angoisse à la sérénité, confient Lou et Jennifer. On veut remercier Elodie (hôte d’accueil) et Déborah (secrétaire) qui sont adorables et nous soutiennent beaucoup. »
« Ici, ce n’est pas un centre d’hébergement ; c’est un nid d’amour » résume Bernard Leroy. « Chacun des collaborateurs de l’Armée du Salut est un compagnon d’humanité » ajoute Anne Terlez, adjointe à la ville de Louviers, vice-présidente de l’Agglo Seine-Eure, qui s’est beaucoup investie pour trouver un emplacement qui remplisse toutes les conditions.
La résidence se situe en effet à deux pas du centre-ville et des commerces, avec un arrêt de bus à proximité, près de la voie verte et du pôle de loisirs (Caséo, Glacéo).
Nicolas Lebas, sous-préfet des Andelys a lui aussi rappelé le soutien de l’Etat dans cette réalisation. « C’est la synergie collective qui relève le défi du logement pour tous » souligne-t-il. Plus qu’un logement, l’Armée du Salut offre la possibilité d’envisager l’avenir avec sérénité : Jennifer poursuit ses soins en hôpital de jour et Lou va passer son Bafa.