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VPK un exemple d’industrie décarbonée
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Il aura fallu 2 ans pour passer de l’idée qu’on puisse transformer une machine de production de papier en machine de production de carton et passer de l’intention à l’action. Aujourd’hui, le pari est réussi.
Sur l’ancien site de Double A, à Alizay, la machine tourne à 75% de ses capacités et produit du carton ondulé sans aucune émission de CO2. L’énergie (la vapeur) provient de la chaudière biomasse de BEA, juste à côté.
Pour la fabrication de carton, VPK, entreprise familiale belge, achète 450 à 500 000 tonnes de papiers usagés, généralement en provenance de France. « Nous pouvons stocker environ 13 000 tonnes sur site (soit une dizaine de jours de réserve). Ce papier est recyclé en pâte. Chargée d’eau, celle-ci est alors pressée, puis séchée. L’ajout d’amidon naturelle la rend plus solide » explique un technicien. Les immenses bobines (4 tonnes chacune !) sont ensuite transformées en carton notamment pour les besoins du e-commerce.
Un investissement de 250 M€
Pour aller encore plus loin dans la décarbonation, VPK fabrique du biogaz à partir de ses eaux grises. C’est ce biogaz qui est utilisé pour faire fonctionner l’onduleuse qui donne cette forme de vaguelette au carton. « Nous inaugurons aujourd’hui l’incroyable résurrection du site d’Alizay » a souligné Pierre Macharis, président du groupe VPK, mardi 3 septembre, devant de nombreux invités dont Bernard Leroy, président de l’Agglo Seine-Eure, Hervé Morin, président de la Région Normandie, le préfet Simon Babre et le sous-préfet Nicolas Lebas qui ont chacun joué leur rôle de facilitateur dans cette reconversion du site.
La reprise du site Double A et la transformation de la machine de production de papier a nécessité un investissement de 250 M€ et a pérennisé 350 postes chez VPK et BEA.
Décarboner la production de pellets
« Vous êtes le symbole de la résurgence de la vocation industrielle de la vallée de la Seine, a félicité Hervé Morin. La vallée de la Seine est l’un des rares lieux où il est possible de porter des projets industriels comme celui-ci, grâce à la présence de l’eau, grâce à l’écosystème industriel normand qui fait que tous les partenaires nécessaires au montage d’un projet sont présents ; et parce que la Normandie a de nombreuses sources d’énergie et de chaleur décarbonées. »
Le groupe VPK (plus de 60 sites en Europe, 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires) ne compte pas s’arrêter là. Le site d’Alizay souhaite se lancer dans la fabrication de pellets.
Le bois sera transformé en plaquettes, à leur tour séchées grâce à la chaleur fatale, puis broyées sous la forme de pellets. Des travaux sont en cours pour retirer la cheminée d’origine et la remplacer par un récupérateur de chaleur. Cette chaleur résiduelle partait jusqu’à présent dans l’atmosphère. Demain, elle sera exploitée. « Nous avons l’ambition d’acheter 200 000 tonnes de bois issus des campagnes d’éclaircissement de clairières, qui produiront 120 000 T de pellets/an. Cette activité pourrait démarrer en juin 2025 » présente Pierre Macharis. Une vingtaine de salariés pourrait être dédiée à cette activité.
+ d’infos : groupe VPK